La reterritorialisation, mis à part un mot pour le scrabble, impossible à prononcer, c’est quoi ?
En simple c’est le fait de mettre ou remettre sur un territoire donné des filières agricoles et alimentaires.
🥔Cela veut dire : la production (par exemple des betteraves), la transformation (en faire du sucre ou de la mélasse) et la vente (principalement aux acteurs du territoire). À cela, pour être complet et circulaire s’ajoute l’utilisation des ressources locales comme fertilisants pour les fermes (compost, urines, etc.).
(Exemple de la betterave réalisé par BIO EN HAUTS-DE-FRANCE)
Cela implique donc des petites unités de transformation et des productions diversifiées. Ceci pour que sur un territoire il y ait une plus grande autonomie alimentaire et que les habitants aient la possibilité de subvenir localement à leurs besoins de base en nourriture.
🐝Il y a donc une logique d’essaimage (multiplier les petites unités) et non une logique de concentration (une grosse unité qui regroupe des volumes venant de loin).
🤝La reterritorialisation c’est aussi la (ré)activation des liens entre les acteurs du territoire. C’est l’implication d’acteurs locaux dans la gouvernance d’une filière ce qui en renforce l’horizontalité et marque l’ancrage de la production dans les systèmes et les enjeux économiques, politiques et sociaux locaux.
𝐶̧𝑎 𝑐𝑜𝑢̂𝑡𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑐ℎ𝑒𝑟 ?
Oui, la reterritorialisation des unités de transformation et des commerces mènera à des prix plus élevés au coût actuel du transport (pertes d’économie d’échelle).
Le système actuel de production est basé sur un pétrole abondant et peu cher, ce pétrole est utilisé pour les engrais, le transport des marchandises, etc. Avec la raréfaction des énergies fossiles et l’augmentation de leurs coûts, ce système va devenir très onéreux. Penser, mettre en œuvre dès maintenant des filières plus locales permet de préparer ce futur tout en limitant l’impact carbone.
𝑀𝑎𝑖𝑠 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑛𝑖𝑐ℎ𝑒 ?
Pour le moment oui, le phénomène dominant reste celui de la dé-territorialisation lié à une agriculture productiviste insérée dans les filières agro-industrielles et bassins de production spécialisés (des porcs en Bretagne et du blé en Beauce). La logique verticale des filières intégrées et financiarisées domine notamment par la recherche d’une standardisation des produits (d’une année à l’autre et d’un lieu de vente à un autre) et d’économies d’échelles pour des approvisionnements de masse.
La reterritorialisation peut être vue comme critique de la mondialisation et le retour de ce thème s’explique dans le contexte de crise actuelle, où certains enjeux socioéconomiques et environnementaux apparaissent réaffirmés avec force (pic pétrolier, inégalités sociales, concurrence territoriale…).
Et vous quelles actions de reterritorialisation avez-vous vues mises en œuvre ?
Tribune
Oui les femmes et les minorités de genre ont leur place dans nos campagnes et dans nos fermes ! Je vous partage des