Pensez-vous que le monde agricole saura trouver une forme d’unité pour répondre aux enjeux actuels ?
Du 7 au 15 mars, j’étais en Angleterre pour la Contemporary Scholars Conference du réseau Nuffield (la bourse d’études qui me permet d’étudier l’agriculture urbaine).
Les participant·es étaient venu·es du monde entier : Australie, Chili, USA, Irlande… ; ils et elles ont des occupations diversifiées : des éleveuses, des agriculteurs, des commerciaux… ; des personnes cultivant sur plus de 10 000 ha et d’autres sur 2ha ; des personnes pratiquant de l’agriculture de conservation, d’autres en conventionnel, d’autres en bio…
Avec tant de diversité présente, les points de vue et avis sur l’agriculture montraient la richesse du monde agricole actuel.
Cependant, les constats sur les enjeux auxquels nous devons faire face sont partagés : la perte de la biodiversité, le dérèglement climatique qui s’accélère, le fait que l’agriculture est un facteur du dérèglement climatique, mais aussi une des solutions.
Sur cet aspect de solutions, l’un des points où tout le monde semble s’accorder est celui de la protection des sols : moins de labour, couverture permanente des sols, etc.
Ensuite, les avis divergent sur d’autres voies possibles en caricaturant : plus de technologies pour certain·es (OGM, numérique, data) plus d’innovation low-tech pour d’autres (agroécologie, relocalisation des filières, limiter notre dépendance aux énergies fossiles, etc.) et tout un éventail entre ces deux extrêmes.
Ce que je voudrais retirer de cette expérience c’est que malgré nos différences, nous pouvons discuter, nous écouter avec bienveillance, garder un esprit ouvert et essayer de trouver des solutions aux enjeux cruciaux auxquels doit faire face l’agriculture.
J’ai des convictions sur ce qui pour moi est le meilleur chemin, mais je pense qu’il n’y a pas qu’un seul chemin, une seule solution et c’est avec une diversité de points de vue que nous pouvons les faire émerger et construire ensemble une agriculture pour le futur de toutes et tous.
Et vous, pensez-vous que le monde agricole saura trouver une forme d’unité pour répondre aux enjeux actuels ?